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Commission européenne
  • Article d’actualité
  • 16 décembre 2021
  • Bruxelles
  • Direction générale de l’énergie
  • 6 min de lecture

À la une: la transformation numérique de notre système énergétique

Les technologies numériques ont transformé notre société et notre économie, touchant tous les aspects de notre vie personnelle et professionnelle. À l’heure où nous produisons de plus en plus de données, nous pourrions même considérer que ces technologies constituent l’un des «moteurs» de la transition énergétique, au même titre que l’efficacité énergétique, les sources d’énergie renouvelables ou la fusion.

Les données sont intrinsèquement liées à deux des grandes priorités politiques de la Commission européenne: la transition numérique de l’économie et de la société de l’UE et la transition vers une énergie propre dans le cadre du pacte vert pour l’Europe. Si le lien avec la transition numérique est clair et évident, le rôle que peut jouer la transformation numérique pour concrétiser notre ambition à long terme de neutralité climatique à l'horizon 2050 est peut-être moins évident, mais tout aussi important.

Transition numérique et partage de données

Lorsque nous parlons de transition numérique, nous nous référons à de nombreux concepts tels que l’intelligence artificielle (IA), le traitement avancé de données, l’internet des objets (IdO) et l’apprentissage automatique, pour n'en citer que quelques-uns. Ces nouvelles technologies offrent d’importantes possibilités d’améliorer l’efficacité et de gérer la complexité du système énergétique tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de la planification, de l’exploitation et de l’entretien des infrastructures à la consommation énergétique, en passant par la production et le transport d’énergie.

Tandis que notre système énergétique devient plus décarboné et décentralisé, sa numérisation doit suivre en s’appuyant sur les solutions technologiques les plus récentes. Les données doivent pouvoir passer d’un endroit à l’autre, par exemple d’un centre de données à nos domiciles, ou de la batterie d’une voiture au point de recharge et à l’opérateur du réseau électrique. Le transport de ces données nécessite un réseau sûr et sécurisé, ainsi qu’une plateforme d’échange continu entre les différentes parties concernées.

Le partage de données peut également être utile dans des domaines tels que les évaluations de la performance énergétique, les stratégies de rénovation ou la conception, la planification et la mise en œuvre de plans d’action en faveur de l’énergie durable et du climat par les collectivités locales et régionales. 

Faciliter le partage des données — sur la base de règles claires établissant qui peut accéder à ces données, quand et comment — contribuera de manière essentielle à la mise en place d’un espace européen commun des données énergétiques. Cela permettra de renforcer l’échange et l’utilisation des données dans le secteur de l’énergie au profit des multiples acteurs du système énergétique, tels que les fournisseurs, les gestionnaires d’infrastructures, les fournisseurs de systèmes énergétiques et les consommateurs.

Innovation fondée sur les données

Les consommateurs sont au cœur de notre système énergétique. Les solutions numériques peuvent leur donner les outils nécessaires pour devenir des participants actifs du marché de l’énergie, des «prosommateurs». Par exemple, la numérisation leur permet de créer plus facilement des coopératives, d’investir dans les énergies renouvelables, de participer à des communautés énergétiques locales et d’échanger de l’électricité par l’intermédiaire de plateformes d'échange entre pairs, contribuant ainsi à la flexibilité globale du système électrique de demain.

Dans le même temps, elle permet de créer des services innovants et mieux adaptés aux besoins des consommateurs. L’innovation fondée sur les données est donc un élément essentiel pour atteindre les objectifs en matière d’énergie et de climat énoncés dans le pacte vert pour l’Europe.

Des solutions numériques efficaces, telles que les chaînes de blocs, ont permis de proposer de nouvelles formes de transactions numériques dans le secteur financier et au-delà. De la même manière, les technologies de chaînes de blocs peuvent également offrir un large éventail de possibilités nouvelles dans le secteur de l’énergie, par exemple en récompensant la flexibilité dans la consommation d’électricité des batteries des voitures électriques. Il ne s’agit pas seulement d’une théorie: grâce à un projet pilote mené avec la compagnie néerlandaise d’énergie verte Vandebron, les propriétaires de voitures électriques peuvent contribuer à l’équilibrage du réseau avec l’électricité excédentaire provenant des batteries de leurs voitures.

Une transformation numérique cybersécurisée

Dans le même temps, la transformation numérique crée de nouvelles vulnérabilités dans le secteur de l’énergie. Numérisation et cybersécurité vont de pair.

Les données ne peuvent être échangées que dans un environnement sécurisé, car les informations transmises par internet sont à la fois sensibles et essentielles pour répondre à nos besoins quotidiens. Aujourd'hui, garantir la sécurité de l’approvisionnement implique donc également d’améliorer notre résilience face à toute cyberattaque coordonnée ciblant les infrastructures énergétiques de l’Europe. C’est la raison pour laquelle la Commission européenne élabore actuellement, en collaboration avec les parties prenantes, des règles visant à garantir l'application des normes de cybersécurité les plus élevées au réseau électrique européen.

Un autre aspect à prendre en compte est l’incidence de la transformation numérique sur le climat. Nous devons être conscients que le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), les centres de données et, surtout, le trafic internet mondial qui ne cesse de croître ont une incidence considérable sur le climat. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) indique dans un rapport récent que les centres de données représentent 1 % de la demande mondiale d’électricité. En 2020, cela correspondait à 200-250 térawatt heures. Le même rapport indique que la demande de ces services continuera d’augmenter en raison de la diffusion vidéo en continu et des jeux vidéo, qui devraient représenter 87 % du trafic internet grand public en 2022.

Un nouveau plan d’action de l'UE

La Commission européenne prépare actuellement un plan d’action pour la transition numérique du système énergétique afin d’aborder tous ces points. Ce plan d’action, qui devrait être publié en juin 2022, sera l’une des principales initiatives destinées à accélérer la mise en œuvre des technologies numériques dans le système énergétique, comme le souligne la stratégie d’intégration du système énergétique de l’UE. Il vise à accentuer ce qui peut être fait en termes d’activités législatives et non législatives pour relever ces défis, et notamment à déterminer s'ils sont traités plus efficacement au niveau de l’UE ou au niveau national, voire local.

Dans le cadre de la préparation de ce plan d’action, la Commission souhaite recueillir des contributions et des réflexions de la société au sens large. C’est pourquoi toutes ces questions font l’objet d’une consultation publique, disponible dans toutes les langues officielles de l’UE et ouverte jusqu’au 24 janvier 2022. Les contributions aideront à concevoir les différentes actions et les transformations prévues vers un modèle durable.

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Détails

Date de publication
16 décembre 2021
Auteur
Direction générale de l’énergie
Lieu
Bruxelles